Regard naïf
« La naïveté des yeux d’enfant dans un corps d’adulte ! », à regarder ce premier carnet de voyage avec un peu de recul « technique », je n’en reviens toujours pas qu’ils se soient épuisés si rapidement !
C’est en rangeant mon disque dur que je tombe sur ces images des tout premiers rouleaux de voyage sur le Cambodge. Débuté le 23 juillet 2015 le premier rouleau n’est sorti que peu de temps avant le Noël de la même année. Alors je me suis dit : « C’est dommage! Les dessins me sont trop moches pour être édités…mais j’y ai mis tant d’énergie que ça vaudrait bien la peine d’en faire quelque chose quand même ! »
La beauté se lit dans les détails
Je me souviens des heures passées, à détailler, à vouloir préciser le moindre caillou, préoccupé par le moindre gravillon, pour ne rien louper, ne rien oublier, ne rien perdre de ce que je voyais : une vraie obsession ! Nourrissant mon regard d’enfant, à vouloir être archéologue, explorateur et aventurier des mondes perdus à la fois…je cherchais, encore et encore à rentrer dans le décor, je voulais ÊTRE le dessin !
Je voulais m’approprier ces lieux. Qu’ils soient les miens. Comme un gosse voudrait son château fort pour en faire sa cachette secrète, son trésor, son refuge ! La beauté se lit dans les détails, même des plus petits. Il faut les soigner en prenant votre temps, il faut les chérir parce que c’est par les détails qu’on crée le beau, que l’on affine son trait, son regard et sa sensibilité. Mais c’est surtout grace aux détails que l’on sort des clichés et des raccourcis trop souvent pris sur « le vif » !
Malgré ma subjectivité aujourd’hui sur le dessin et ma « technique » je me rappelerai toujours d’où je viens ! À cette époque, c’est quand même grâce à ces 6-7 mètres de rouleau de voyage dessinés que j’ai pu en éditer les 1,5 premiers mètres en sortant la première édition limitée de 500 exemplaires : un collector !
Mes derniers dollars m’avaient ainsi permis de faire reproduire les 100 premières copies de l’édition limitée sur l’histoire du Cambodge, que j’enroulais un par un sur mon lit, dans ma chambre … un peu à l’arrache, un peu roots…un peu brouillon finalement ! Le lendemain je montais à Siem Reap comme on pourrait imaginer « monter à Paris à la belle époque ! », pour aller vendre mes rouleaux de voyage sur la grande place du marché de nuit ! En 3 jours j’avais vendu mon stock !
Suite…
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